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Travail de nuit [Coralyne]

Jeremy Arkeley
Jeremy Arkeley
Anarchiste
Âge : Près de la vingtaine.
Masculin
Matricule : Civil
Profession : Cr(H)acker, Hors-La-Loi.
Liens : This storm up there, it knows my name.
Analyses : 49
Double-Identité(s) : Rhyme West.
Dim 9 Aoû 2015 - 11:39
Jeremy Arkeley

Hors RP:

S’il parvenait à toucher le clavier de son ordinateur, Jeremy n’avait pas eu autant de chance avec sa tasse de café, désespérément posée sur la table de son bureau improvisé. Après maintes tentatives pour la saisir, il se contenta de foudroyer cette stupide tasse du regard et de reporter son attention sur l’écran de son ordinateur, de plus en plus frustré au fur et à mesure que la nuit avançait. Non content d’avoir épuisé son stock de cigarettes, il était trop immatériel pour parvenir à saisir sa seconde drogue - le café. Il ne comptait plus le nombre d’heures de sommeil qui lui manquait. Il n’avait pas le temps pour ses bêtises, même si son corps ne suivait pas cette idée. Les yeux mi-clos, il avait manqué plus d’une fois de tomber tête la première sur la table avant de se rattraper à la dernière minute.

Une énième fois, son regard glissa sur la carte de la Zone Gamma, affichée sur l’écran de son ordinateur. Il fit une brève manipulation afin de retourner sur le plan en 3D d’un bâtiment qui, selon les sources de la Mafia, stockait un nombre important de denrées alimentaires. Et qu’est ce qu’elle foutait là, à pourrir dans ce bâtiment, alors que quelqu’un aurait pu avoir l’intelligence de les distribuer au peuple ? Quand on avait le pouvoir, on faisait passer ses intérêts personnels avant tout. Jeremy en était parfaitement conscient. Et au fond, il n’était parfois pas mieux que ces types.

Cela faisait un moment qu’il réfléchissait à toute allure, et qu’il lisait mentalement les idées qui traversaient son esprit. Il les aurait bien noté, mais ses mains n’étaient pas coopératives. Et si ça se trouve, il n’aurait même pas été capable d’écrire correctement. Perdu dans ses idées d’opérations, son regard chercha celui de Coralyne, assise à quelques mètres de lui. A vrai dire, il ne savait pas ce qu’elle fichait tant son cerveau était en compote. Elle devait bidouiller quelque chose sur son ordinateur, elle aussi. Et d’ailleurs, pourquoi il s’évertuait à chercher son regard ? Il grogna, fatigué, et laissa tomber sa tête sur la table dans un bruit sourd. Il glissa un bras sous sa tête, s’égarant dans ses pensées de plus en plus brouillées tout en dévisageant cette tasse de café à laquelle il n’avait pas eu droit.

- Comme si j’avais le temps pour ces conneries... marmonna-t-il pour lui-même, sachant pertinemment qu’il ne tarderait pas à sombrer dans le sommeil.

Les doigts tendus en direction de sa tasse, il les regarda passer à travers tandis ce qu’un sourire aux limites du dérangé se dessina sur ses lèvres. Il adressa une petite pensée à son géniteur, en observant ses doigts. Il aurait pu s’y prendre autrement, s’il voulait tant transformer Jeremy en monstre. Si c’était ça, le Cobaye Ultime, ce n’était pas amusant. Loin de là. Il se retint de parler tout seul, en se rappelant qu’il n’était pas seul dans la pièce. Il avait déjà l’allure d’un fou, inutile de persuader Coralyne qu’il l’était au delà de son allure. Ce serait dommage qu’elle soit effrayée par ses stupidités. Il l’aimait bien, à quelque part. Il repensa instantanément à l’étreinte qu’elle lui avait par accident accordée, et il se dit qu’il avait bien été stupide sur le moment. Comment on réagissait, dans ce genre de moment ? Il l’avait oublié. Mais Coralyne lui donnait une vague idée de ce qu’il pouvait faire pour ne pas paraître trop indifférent.

Ca aurait été dommage.
Luttant contre le sommeil, il se força à garder un esprit vif, affalé sur sa table, le regard vissé sur la Mafieuse. Il pensait à mille-et-une choses - qu’elles soient en rapport avec leurs actions futures, ou pas. Il devait ressembler à une loque, avachi sur sa table, à côté de son ordinateur qui dégageait une désagréable chaleur.

- Tu devrais dormir, articula-t-il à l’adresse de Coralyne, difficilement.

Il avait besoin d’entendre une voix humaine.
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Coralyne J. Marescotti
Coralyne J. Marescotti
Parrain de la Mafia
Âge : 23
Féminin
Matricule : Mafieux
Profession : Parrain de la Mafia
Analyses : 62
Double-Identité(s) : Tempérance P. Van Enlise
Dim 9 Aoû 2015 - 14:58
Coralyne J. Marescotti
Travail de nuit [Coralyne]  140825032520318038





₪۩۞۩Jeremy Arkeley₪۩۞۩₪

Travail de nuit

"Le doux sommeil..."


Mon bureau était devenu une base presque militaire.

On n'avait installé une table pour que Jeremy puisse installer ses affaires et nous utilisions mon bureau comme centre informatique. Face à face, chacun devant notre écran, nous empilions les tasses de café et de thé à côté de nous, en même temps que des feuilles gribouillés d'idées vagues et jamais concrètes. Nous avions fait mettre un matelas dans un coin pour les moments de faiblesse, bien que nous venions d'enchaîner trois nuits blanches. Nous ne sortions que pour aller au toilette et prendre une douche.

Humainement parlant, je ne tenais plus. Je n'étais pas comme Jeremy, je ne pouvais pas tenir indéfiniment. Du coin de l'œil, je le voyais. Il n'était pas bien, pas en forme, pas concentré. Sa main cherchait désespérément  à attraper sa tasse de café froide. Cela me faisait mal de le voir ainsi, il se donnait tellement. En une semaine, nous avions pris nos petites habitudes. Nous prenions nos repas ensembles, dormions dans la même pièce, lui sur le matelas, moi sur le divan et j'avais appris à connaître cet homme silencieux et inaccessible. Il avait peu d'humour et je voyais parfois ses lèvres se retrousser en réponse à une de mes idioties. Je cherchais désespérément ce sourire que j'aimais tant. Pas ce sourire narquois ou sarcastique qui affichait à chaque fois, mais un vrai. Parce que la conclusion de ces deux semaines où nous nous étions croisés et où nous avions vécu ensemble, était que j'avais flanché.

Moi, Coralyne-Johanna, j'étais tombée amoureuse de mon associé. C'était arrivée rapidement, par hasard et sans que je ne m'y attende. La première fois que je l'ai vue, je ne l'avais pas apprécier et je l'avais trouvé effronté. Mais incroyablement beau. Et pourtant, j'avais une ribambelle de cousins pour comparer. J'avais longtemps vue Alessandro comme un homme plus que séduisant, mais Jeremy jouait sur une autre catégorie. Mais ce n'était pas son physique qui me faisait craquer en le regardant. C'était son allure un peu folle, un peu déjantée, sa détermination que je percevais dans son regard... Même si je le savais manipulateur, sûr de lui et ermite, je l'admirais.

Mais voilà. Je le savais incapable d'aimer, incapable de sentiment. Il était insensible à tout ce qui était humain. Il me l'avait confié un soir, à demi-mots et depuis je n'arrivais pas à penser à autre chose. Mes sentiments étaient sincères, je le savais. Je n'avais jamais aimé, ni désiré quelqu'un comme ça et ça faisait mal. Mal de savoir qu'il ne sera peut-être jamais capable de rendre l'affection d'une personne. Je souffrais qu'il ne puisse jamais m'aimer mais encore plus parce qu'il ne pourra jamais connaître ce sentiment.

Je soupirais et me passais la main sur le front, encore humide de la douche que j'étais aller prendre. Je portais juste un short et un débardeur qui serrait ma poitrine évitant ainsi d'être trop décolleté et sans trop dévoiler. Aucun de mes cousins ne m'auraient laissé seule avec Jeremy si j'avais porté un simple débardeur. Aucun. Ils avaient tous mis trois jours à ne plus venir faire des rondes dans mon bureau. Finalement, quand j'avais dégainé mon arme, les menaçant d'une balle dans les rotules. Ils avaient tous désertés, parce qu'ils savaient que j'étais sérieuse. Très sérieuse.

Pour résumé, Jeremy était mon opposé. Il était effacé là où moi je devais me faire voir. Il était fantomatique là où j'étais excentrique et bien vivante. La passion commune sur pour le hacking était l'une des choses qui nous liaient. Ainsi que l'envie de mettre Aurora Corporation sur la paille.

- Tu devrais dormir.

Sa voix résonna doucement dans le bureau et je relevais la tête. Je dissimulais un sourire en le voyant avachi sur ses bras. Il n'y avait pas que moi qui devrait dormir. M'étirant, je me levais et contournais doucement le bureau pour arriver à sa hauteur. Je m'accroupis pour être au niveau de sa tête. J'étais proche de lui à tel point que je sentais son souffle. A travers quelques mèches de cheveux noirs, je percevais deux tâches bleus plissés par des yeux presque fermés. Je levais la main pour la poser sur son bras. J'hésitais longuement avant de la poser. Elle passa à travers lui et je dû m'y reprendre à deux fois avant de saisir de la chair.

- Jeremy, allons nous coucher. On perd du temps pour rien, aucun de nous deux n'est productif. Viens. Lui murmurais-je doucement en émettant une petite pression sur son bras pour le réveiller un peu.

Généralement, j'évitais vraiment de le toucher. Mais j'en avais besoin. Vraiment besoin, à cet instant.

Et j'espérais qu'il n'allait pas me repousser...

                 
©Setsu Nekos
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Jeremy Arkeley
Jeremy Arkeley
Anarchiste
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Analyses : 49
Double-Identité(s) : Rhyme West.
Jeu 13 Aoû 2015 - 16:32
Jeremy Arkeley
Il avait l’air d’un mort, à cet instant. Après avoir abandonné la contemplation de la pile de tasses qui peuplaient son bureau, le regard de Jeremy se perdit dans le vague, brouillé par les pensées sans sens qui s’entrechoquaient dans sa tête. Plus d’une fois, il avait rêvé de ne penser à rien. De ne rien entendre dans sa tête. Juste une minute, une minute de bref repos. Comme d’habitude, ce n’était qu’une douce envie qui ne se réaliserait sans doute pas. Bah, ce n’était pas bien grave. On faisait avec à force. Il était prêt à dormir à même le bureau, lorsqu’il sentit une légère pression sur son bras. Ses yeux quittèrent le néant pour se poser sur la silhouette qui lui faisait face, alors qu’il ne l’avait même pas vue arriver.

Coralyne.

Il redressa légèrement la tête, la regarda. Peut-être un peu bêtement. Elle et sa main, posée sur son bras qui était redevenu matériel. Finalement, il se contenta de croiser à nouveau son regarde en remarquant qu’elle était relativement proche de lui. Il n’avait pas la mesure des choses, mais il était suffisamment éveillé pour le remarquer. Il était suffisamment alerte pour voir à quel point elle était la seule personne à entrer aussi facilement dans son espace vital. Certes, le fait qu’elle le touche l’avait rebuté. Mais ce n’était qu’un stupide réflexe qu’on lui avait inculqué de force, pas ce qu’il souhaitait réellement. De longues secondes passèrent, durant lesquelles il scruta la jeune femme du regard, comme s’il craignait qu’elle ne se volatilise à l’instant suivant. C’était un bête réflexe. Parce qu’il avait peur d’oublier une nouvelle fois.

Finalement, il s’arracha à sa contemplation et se leva de sa chaise, les mains toujours posées sur son bureau. Il adressa un léger sourire à la jeune femme, avant de poser une main sur son bras. Maladroitement.

- Pas longtemps, alors.

Sa main glissa lentement sur l’avant-bras de Coralyne, jusqu’à ce qu’il finisse par la lâcher. Il se tourna brusquement, mal à l’aise, et s’avança lentement en direction du matelas, au fond de la pièce. Il s’y laissa tomber lourdement, posant son bras sur ses yeux. Comme s’il était aveuglé par une lumière venue de nulle part. C’était là son étrange habitude qui avait le mérite de l’aider à s’endormir.

Du moins, parfois.

- Je déteste dormir.

Il le lui répétait tous les soirs, en marmonnant, comme s’il parlait à quelqu’un qui se tenait près de lui.

- C’est une perte de temps.

En vrai, t’as la trouille de dormir, n’est-ce-pas ?
Si ça se trouve, elle le savait pertinemment. Pour tous les jours ou Jeremy avait dormi dans la même pièce que Coralyne, il devait se douter à quelque part qu’elle l’avait déjà entendu cauchemarder durant le peu d’heures de sommeil qu’il s’accordait. Elle n’en avait jamais rien dis, mais la chose était plus que probable. Car oui. Le comble était peut-être que Jeremy avait peur de dormir. Mais ce n’était pas comme s’il comptait l’avouer à qui que ce soit. Il faudrait déjà qu’il se l’avoue à lui-même, avant ça.

Il décala son bras sur son front et ouvrit un œil, avant de se perdre dans la contemplation du plafond.

- Tu m’as déjà entendu parler dans mon sommeil ?

A quelque part, il craignait sa réponse.
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Coralyne J. Marescotti
Coralyne J. Marescotti
Parrain de la Mafia
Âge : 23
Féminin
Matricule : Mafieux
Profession : Parrain de la Mafia
Analyses : 62
Double-Identité(s) : Tempérance P. Van Enlise
Jeu 13 Aoû 2015 - 19:43
Coralyne J. Marescotti
Travail de nuit [Coralyne]  140825032520318038





₪۩۞۩Jeremy Arkeley₪۩۞۩₪

Travail de nuit

"Le doux sommeil..."





Ce geste.

Cette simple caresse et mon univers dansait déjà. Je ne savais pas si c’était la fatigue ou si c’était un rêve éveillé mais je l’avais non seulement touché, mais il m’avait aussi touché en retour. Sa main sur mon bras et mes poils qui s’hérissaient à mesure que sa main descendait tout le long. Les frissons qui me traversaient pendant cette seconde et son regard qui ne lâchait pas le mien, j’avais l’impression de mourir et de naître une seconde fois. Je me rendis compte à quel point j’étais folle.

Il partit en titubant vers le matelas où il s'écroula lamentablement. Je l'observais mettre son bras sur ses yeux et la façon dont ses cheveux noirs entouraient sa tête. J'avais envie de passer ma main dedans et de sentir leur parfum mais je me contentais de rester là, rougissante et le cœur battant. J'avais envie de me glisser dans la cavité de ses bras. Une pensée peu raisonnable me traversa l'esprit mais je la chassais bien vite, encore plus rouge qu'au départ. Extrêmement gênée, je me passais la main dans les cheveux. Je crus qu'il s'était déjà endormi, avant qu'il ne lâche ce qu'il me disait habituellement.

- Je déteste dormir. C'est une perte de temps.

Je sais qu'il le pensait vraiment. Il me le disait à chaque fois qu'il allait s'endormir et je savais aussi que ce n'était pas tout. Je l'entendais souvent la nuit, murmurer dans son sommeil. Appeler sa mère et un prénom féminin. Je l'entendais gémir et sa respiration s'accélérait au même rythme que les mots qu'il balbutiait. Je restais dans ces moments-là à fixer le plafond, pleurant de ne pas pouvoir faire quelque chose. Pleurant de ce fossé entre lui et moi que je ne pourrais jamais combler. Chaque soupire et sanglot étouffés qui déchiraient le silence me laissaient interdite et je respirais à peine à cause de la pression sur ma poitrine.

Je ne sais pas quel songe il faisait mais rien qui ne le laissait en paix. Alessandro m'avait bien fait comprendre que ce n'était pas une personne normale. Qu'il ne le sera plus jamais. Que c'était quelqu'un de torturé, quelqu'un qui n'avait connu que les ténèbres et qui indéniablement était dévoré par celles-ci. Qu'une flamme de haine et de colère l'habiterait toujours et que je ne pourrais rien y faire. Même si je parvenais à le faire m'aimer, même si je lui offrais mon amour, je ne pourrais tarir ce désir obscur qui l'habite. C'était un manipulateur, un homme dangereux et instable mentalement qui pouvait décidé de détruire ce qu'il avait construit. Voilà le vrai danger dont on m'avait mise en garde. S'il décidait de détruire maintenant, il me détruirait moi. Pas la Mafia, mais moi et uniquement moi. Il était la seule personne qui pouvait me briser à cause de mes sentiments. Et il ne le savait pas.

La larme qui roulait sur ma joue était une larme d'épuisement. Je m'en convins en tout cas, une main sur mon cœur battant. Silencieusement, je pleurais parce que j'étais quelqu'un de trop terre à terre mais qui savait espérer. Espérer n'était pas ce que je savais faire le mieux, mais je m'y accrochais quand je le voyais comme ça, seul dans ses pensées, seul dans ses ténèbres.

- Tu m’as déjà entendu parler dans mon sommeil ?

Sa voix déchira le filon de mes pensées et me laissa interdite un moment, toujours debout au même endroit. Finalement, je m'approchais du matelas, pieds nus et m'installais en tailleur sur la partie qu'il n'occupait pas en le fixant. Il avait un œil ouvert qui fixait le plafond, l'air absent. Je l'observais silencieusement pendant une longue minute, si proche de lui que s'il bougeait la main il rencontrait mon genou. Je respirais longuement, les larmes diminuant doucement d'intensité avant de doucement s'effacer. Mon visage était mouillé et mes yeux étaient voilés.

- Je t'entends.

Ma voix n'était qu'un murmure. Je remis une mèche de cheveux en place.

- Je t'entends t'agiter et crier après quelque chose. Tu murmures des noms et supplies qu'on arrête, qu'on te détache. Ta voix finit toujours par se briser et tu sanglotes jusqu'à ce que tu te rendormes.

Je ne savais pas si je devais lui dire tout ça. Si je devais lui dire qu'à chaque fois qu'il cauchemardait j'étais là, bien éveillée et j'écoutais ses souffrances que tout le monde avait ignoré quand il était dans ce laboratoire avec son monstre de père. Je ne savais pas si c'est ce qu'il voulait entendre. Peut-être craignait-il ma réponse autant que je craignais la sienne. Je ne savais pas. Je me mis à genoux pour me pencher vers lui, doucement, mon visage au dessus de son torse, mes genoux frôlant son avant bras, le fixant. Je ne m'étais pas rendue compte que je pleurais à nouveau.

- Jeremy...

Ce n'était qu'un souffle. Une souffle à peine audible, mais je savais qu'il l'entendrait.

- Je te demande pardon...

Ma voix s'était brisée.



                 

©Setsu Nekos
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Jeremy Arkeley
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Ven 14 Aoû 2015 - 12:07
Jeremy Arkeley
Cela faisait un petit moment qu’il avait refermé les yeux, impassible. Lorsque Coralyne lui confirma ses pires craintes, un léger sourire s’était dessiné sur ses lèvres. Un peu moqueur, un peu crispé. Il oscillait entre les deux.

- Désolé.

Il rouvrit un œil.

- Ça doit pas être beau à voir. T’aurais dû me le dire plus tôt.

Puis un autre.

- Si les somnifères marchaient sur moi, je serais un peu plus tranquille.

Il continua de sourire, même si cela ne lui donnait pas spécialement un air rassurant. Son seul but était de minimiser la chose pour ne pas inquiéter Coralyne d’avantage. Il ne savait même pas pourquoi il agissait ainsi, alors qu’avec quelqu’un d’autre, il aurait probablement été hors de lui. Il ne voulait pas lui faire peur, au final. De toute façon, à quelque part, c’était trop tard. Elle l’avait déjà entendu dans ses stupides moments de faiblesse qu’il ne contrôlait pas. A quelque part, il n’en était pas fier. D’un autre côté, cela lui permettait de ne pas oublier. Oublier qu'il avait regardé, sans rien faire. Lâchement.

- J’aurais peut-être dû dormir dans une autre pièce...

Il tourna légèrement la tête, afin de croiser le regard de Coralyne. C’est à partir de là que son sourire fondit comme neige au soleil, lorsqu’il vit une larme glisser le long de son visage.

Lorsqu’il entendit ses excuses.

L’information mit du temps à atteindre son cerveau. Lorsque ce fut enfin le cas, Jeremy se redressa soudainement, se mit en position assise, le regard rivé sur Coralyne. Ses yeux s’étaient écarquillés sous la surprise, ses mains s’étaient tendues automatiquement avant de se stopper. Suspendues en l’air, dans le vide qui le séparait de Coralyne.

Quelque chose n’allait pas. La barrière invisible était de nouveau là.

- Pourquoi tu pleures ?

Comment on faisait, pour consoler quelqu’un ?

Elle même ne semblait pas s’en être rendue compte. Jeremy aurait voulu lui demander de quoi elle s’excusait, mais il était trop concentré pour y songer. Il n’arrivait pas à faire le lien entre les événements. Soit il avait dit quelque chose de mal, soit le fait de supporter ses crises l’éprouvait au plus haut point. Il resta là, bêtement, à tenter de comprendre. Ses mains restèrent en suspend, désespérément. Jeremy fronça les sourcils, au bord de l’agacement. Allait-il esquisser un geste, oui ou non ? Au lieu de rester planté là comme un abruti ? Il resta figé, jusqu’à ce qu’un déclic se fasse dans son esprit bancal.

Ah.

Sa main droite bougea enfin, jusqu’à atteindre la tête de Coralyne. Par miracle, il sentit le contact du premier coup. Et la sensation était agréable. Douce ? Ce devait être ça. Au millimètre près, c’était un geste que Jeremy esquissait toujours envers sa petite sœur, lorsqu’elle était triste. A quelque part, c’était calculé. Mais c’était sincère.
Il n’arrivait pas à faire plus, pour l’instant.
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Coralyne J. Marescotti
Coralyne J. Marescotti
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Ven 14 Aoû 2015 - 13:15
Coralyne J. Marescotti
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₪۩۞۩Jeremy Arkeley₪۩۞۩₪

Travail de nuit

"Le doux sommeil..."




Pourquoi aurais-je dû te laisser dormir dans une autre pièce ? J'étais rassurée quand je te savais près de moi. J'étais tellement mieux quand je savais que tu étais là, que je pouvais entendre ton souffle ou bien t'entendre bouger dans le noir. Je me sentais autre chose qu'une mafieuse quand tu me parlais avec cet égalité. Tu n'as jamais eu peur de moi et je n'ai jamais eu peur de toi. Alors pourquoi t'éloigner encore plus que tu ne l'étais déjà ?

- Pourquoi tu pleures ?

Et pourquoi je ne pleurais pas ? Pourquoi je n'aurais pas le droit de souffrir pour un être qui m'est cher ? Où est-ce écrit qu'on ne pouvait pas pleurer pour un homme comme toi ? Dois-je avoir des raisons à chaque fois que je verse une larme ? Tu n'es pas un idiot, Jeremy. C'est le monde qui t'a rendu ainsi. Et cette main suspendue dans le vide qui cherche comment faire, ce regard perdu et à la fois conscient qui me fixe. C'est ce monde qui a dressé cette barrière entre ce que tu as envie de faire et ce qu'on te demande de faire. Mais au vue de ta réaction si soudaine, tu sais. Tu sais ce que tu dois faire quelque chose et rien que cela me met le baume au cœur.

Réveilles-toi de tes cauchemars, Jeremy.

Je ne m'attendais pas à ce que finalement sa main trouve ma joue. J'écarquillais les yeux, estomaquée de par son geste. Je voyais dans son regard qu'il s'était souvenu de comment faire, qu'il avait déjà essuyé des larmes. Je voyais qu'il avait atteint sa limite à cet instant, qu'il avait donné tout ce qu'il savait pour m'offrir ce geste. Pour me consoler alors qu'il n'aurait dû être qu'un bloc de marbre. Et la chaleur de sa main sur ma joue humide. Je fermais les yeux et savourais cet instant unique. Quand je les rouvris et que je croisais son regard bleuté, je savais ce dont j'avais le plus envie. Je ne savais pas si c'était abusé de l'instant, lui en demander de trop. Je ne savais pas quelles seraient les conséquences, mais je n'avais pas très envie d'y penser. Pour l'instant, il n'y avait que lui et moi dans cette pièce, des nuits de sommeil en retard et ce sentiment qui emballait ma poitrine depuis presque un mois.

J'aurais voulu le maudire, mais tout ce que je réussissais à faire, c'est à l'aimer encore plus. Doucement, je plaçais une jambe entre les siennes pour mieux lui faire face. Agenouillée ainsi, je m'absentais d'exercer une pression sur sa jambe. C'était beaucoup de sensations, même pour moi, mais j'étais déterminée. Je me pinçais les lèvres un instant et je plaçais mes mains de par et d'autre de lui, la tête baissée.

Je finis par la relever, le souffle court, le cœur battant. Ma tête s'approcha de la sienne et je me laissais emporter par mon désir.

Lentement, je posais mes lèvres sur les siennes, retrouvant une chaleur nouvelle. Ses lèvres étaient froides et la morsure du froid rendit ce baiser électrique. Les sensations explosèrent, toutes en mêmes, sans possibilité de les différencier et je ne savais plus où donner de la tête.

Il y avait des choses qu'on ne pouvait décrire parce qu'il n'y avait pas de mots ou que ceux-ci s'entremêlaient trop pour former quelque chose de cohérent. La puissance des choses se ressentait sur l'instant, jamais après contre coup. C'était la mèche d'une bougie qui se consumait, un feu ardent qui se renouvelait dans les noirceurs du désir. C'était la réponse à l'écho de quelque chose de plus doux qu'animal, quelque chose qui se voulait aussi précieux que de l'or et aussi délicat que du verre. Il n'y avait pas de violence, mais elle se tenait secrètement dans la pénombre, jouant avec la patience et tendis que la fragilité du lien se dissipait, je sentais sa chair bien vivante contre la mienne.

Dieu que je l'aimais...


                 
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Jeremy Arkeley
Jeremy Arkeley
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Mar 25 Aoû 2015 - 20:51
Jeremy Arkeley
Quelque chose venait de se déchirer.

Rien de douloureux, rien d’insupportable, rien de fou. C’était quelque chose sur lequel on ne pouvait mettre le doigt. D’ailleurs, il ne savait même pas d’où venait la déchirure. La seule chose dont il était conscient, c’est qu’il flottait. Loin de la réalité qui n’avait cessé de le rattraper et de son avenir, qui tendait les bras en la direction de Jeremy en lui offrant pour seul présent la mort. Quand on savait cela, on ne s’attachait plus. On avait décidé à sa place qu’il ne devait plus s’attacher, à partir du moment où on en fit un Cobaye. Pourtant, la perfection n’existait pas. Il n’était pas un parfait monstre, contrairement à ce que certains aimaient à penser. Preuve est que quelqu’un d’humain s’était attaché à un monstre. A l’instant présent, il existât une chaire bien vivante contre la sienne. Brûlante pour ses lèvres glacées.

La brûlure le rendit vivant.
Le geste dura moins d’une minute, mais le temps n’était plus qu’un concept relatif et métaphysique. Les secondes s’étaient étirées, durant lesquelles Jeremy resta statique, les yeux écarquillés sous la surprise de ce geste. Un effarement qui s’intensifia lorsqu’il finit par se rendre compte qu’il sentait réellement quelqu’un contre lui. Coralyne, qui plus est. S’il resta béat un temps, un éclair finit par traverser son esprit. A cet instant-là, il réussit à passer par-delà la barrière imaginaire et ses mains attrapèrent le visage de la jeune femme.

Non pas pour la repousser.
Mais pour approfondir son étreinte.

A travers la brèche qui s’était ouverte, mille-et-une choses se mirent à filer dans chaque parcelle de son corps. La chaleur, les tremblements, et bien d’autre chose qui ne trouvaient plus de mots aux yeux de Jeremy. C’était tout nouveau, et parce qu’il s’agissait de Coralyne, il ne comptait pas la repousser.

C’était étrange. Très étrange. Grisant.

Même s’il n’eut pas l’automatisme d’aller plus loin, il resta comme cela. La tête légèrement penchée, ses doigts effleurant les cheveux de Coralyne. Aux couleurs du blé. Parce qu’il n’était plus le Jeremy qu’on lui avait demandé d’être. Il était celui qui avait été enfoui sous une montagne de saloperies, de manipulations et de sang coulé. Il était celui qui se bataillait depuis une éternité avec son subconscient pour reprendre le dessus sur ce corps qui lui était étranger. Pourtant, le repos ne fut pas éternel. Comme s’il était relié à un câble électrique, une violente décharge s’empara de tout son être. Enfonçant son deuxième lui là ou lui seul ne pouvait le chercher. Sous le contrecoup, il se figea sans le vouloir.

Tu ne peux plus t’attacher.
Et même si tu essaies, ton corps lui-même t’en empêcheras. Tu es programmé pour blesser les autres. Non pas pour les consoler.

Parce que tu crois sincèrement qu’on pourrait espérer quelque chose d’un monstre ?


- Stop !

Les mains sur la tête, il s’écarta avec force jusqu’à ce que son dos heurte le mur. Il avait gueulé à plein poumons en direction de Coralyne, et il ne s’en était même pas rendu compte. Ses yeux teintés d’un voile presque fou s’étaient figés dans ceux, lapis-lazuli, de Coralyne.

Il n’avait même pas droit à ça.

- Ne me touche pas.

Tremblant, il se redressa prestement jusqu’à atteindre le seul canapé installé dans le bureau de la Mafieuse. Il s’y laissa tomber, fixant avec toute la force dont il était capable le sol.

- Je vais te faire mal.

Et de ça, il ne le voulait pas. Sans même comprendre d'où venait ce sentiment. L’air un peu ailleurs, il continua à parler tout seul, tenant sa tête entre les mains. Il avait mal, tant et si bien qu’il avait l’impression que sa tête pouvait exploser d’un instant à l’autre. Tout autant que son corps fébrile.

- Ne me touche pas...

Sa voix n’était plus qu’un murmure, qui se perdit dans le silence pesant qui s’était installé.
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Coralyne J. Marescotti
Coralyne J. Marescotti
Parrain de la Mafia
Âge : 23
Féminin
Matricule : Mafieux
Profession : Parrain de la Mafia
Analyses : 62
Double-Identité(s) : Tempérance P. Van Enlise
Jeu 27 Aoû 2015 - 12:37
Coralyne J. Marescotti
Travail de nuit [Coralyne]  140825032520318038





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Travail de nuit

"Le doux sommeil..."




Il se figea.

La chaleur intense qui naissait dans mes entrailles me donnait l'envie de glisser ma main sur son torse et l'autre dans ses cheveux. Suffoquant, le désir qui s'animait en moi me laisser aller à un désespoir intense et à un bonheur contradictoire. Quelque chose dans ma poitrine s'animait et je savais soudainement que la dépense qui s'était ancrée en moi me murmurer la promesse de souffrance et d'agonie sentimentale. Elle se moquait du choix qu'elle avait fait, de cet homme qui restait statique sous la plus douce des étreintes. Mais, malgré tout ce que ça représentait, je laissais seulement mes sentiments les plus sincères s'exprimer, désireuse d'obtenir égoïstement un signe de vie sous ces yeux bleus.

Puis soudainement, ce fut électrique. Je sentis deux mains puissantes se poser contre mes joues et ses lèvres s'animer contre les miennes. La violence des sentiments que je sentais me perdit un instance et ce fut moi qui restais surprise. Je ne me figeais qu'une seconde avant de répondre de plus belle, fondant sous toute cette tension qui nous faisait vibrer. C'était comme si quelque chose s'était réveiller chez lui et c'était le geste le plus humain, le plus intime, le plus puissant que je ne l'avais jamais vue faire. Contre mes lèvres, contre ma chair, je recevais l'appel d'une voix sortie du néant, vivante, indomptable, désireuse de se faire entendre et qui trahissait une passion qui avait disparu sous un passé à la lame aiguisée.

Il se figea. Une nouvelle fois.

Il me repoussa avec force et la peur et la douleur que je sentis me fit comprendre que la voix avait disparu. Dans son geste, il n'avait pas contrôlé sa force et je me cognais violemment la tête contre le pied du canapé aux motifs en relief. Je sentis le liquide chaud se répandre dans la nuque et la douleur envahir mon crâne.

- Stop !

Ce cri était roque et la force que j'y sentis me laissa un instant interdite sur la provenance de ce son. Mais c'était bien Jeremy qui me fixait de l'autre bout de la pièce, tremblant, le regard perdu dans les limbes de la folie. Je savais ce que je risquais en faisant ça, mais c'était bien plus douloureux que je ne l'aurais pensé de se faire rejeter.

- Ne me touche pas. Je vais te faire du mal.

Le sang qui coulait sur ma nuque aurait du confirmer ses dires. Mais la froideur que je sentais dans chacun de ses mots me transperçaient bien plus que la plait de mon crâne. Je me rendais compte que c'était moi qui le torturais et qui le tourmentais et que je ne devais avoir que ce que je méritais. Mais je ne voulais pas y croire. Ce que j'avais senti quelques secondes plutôt était bien des sentiments. Des sentiments d'un homme perdu dans sa propre apocalypse. Je voulais m'accrocher à ce que j'avais ressenti. Peut-être était-ce moi qui me faisais des illusions, mais j'étais convaincue qu'il y avait quelqu'un à sauver.

A sauver de lui-même.

Si bien que quand il murmura une dernière fois de ne plus le toucher, je décidais que ce n'était pas à lui de décider. Parce que ce n'était même pas lui qui choisissait vraiment. Sa réponse, son geste, tout ça était l'œuvre d'une autre personne. Pas Jeremy. Je venais de toucher le vrai Jeremy et il avait répondu à mon appel. Alors non, je ne comptais pas en rester là. S'il y avait bien une chose qu'on disait de moi, c'était que j'étais têtue et quelque soit l'idée que j'avais derrière la tête, j'irai jusqu'au bout. Cela m'allait.

Je n'allais pas le faire pour moi. J'allais le faire pour lui. Et tant pis s'il me déteste, me méprise, me maudit et me hait, il sera libre. Libre de choisir et de trouver une femme à aimer, des amis avec qui partager sa vie, de fonder un petit coin de bonheur dans ce monde pourri. Là sera ma seule satisfaction. Du moment que je le savais loin de ses ficelles de pantin. J'arracherai chacun des fils à mains nus s'il le fallait et qu'importe ce que ça m'en coûte. Parole de Marescotti.

Je me relevais doucement, le regard dur et déterminé. Le sang continuait de couler et je me sentais un peu étourdie, mais cela ne m'empêchait pas de me tenir bien droite à l'autre bout de la pièce. Mon débardeur s'humidifiait, devenant écarlate, ainsi que ma chevelure blonde dont je voyais les bouts devenir rouges et se coller ensemble. Je plantais mon regard dans le sien.

- Le seul monstre ici est la peur qu'on t'a implanté dans le crâne. Apprends à être libre Jeremy. C'est toi qui créais ta propre cage... Murmurais-je avec douceur.

Je n'eus pas le temps de continuer que la porte s'ouvrit à la volée. Arrivant en trombe, Sandro, Gabrielo et Marco, tous en caleçon et tee-shirts et armés, le visage grave regardait la pièce. Ils regardèrent simultanément d'abord Jeremy, puis moi. Quand ils virent le sang imbibé mon débardeur, je sus que je n'allais pas me coucher d'aussi tôt.

- Je vais le butter...

Marco avait déjà entrepris de s'avancer vers Jeremy, Sandro lui emboîtant le pas et Gabrielo ne baissait pas son arme. Je serrais les dents ce qui me fit mal au crâne et j'eus un étourdissement qui m'obligea à m'appuyer sur le mur.

- Baissez vos armes.

Ils n'entendirent pas ma voix ou choisir plutôt de l'ignorer. Ils se rapprochaient dangereusement de Jeremy.

- J'ai dit baissez vos armes, bon sang !

J'avais hurler et ma voix se brisa sur les derniers sont. Cette fois-ci, j'avais attiré leur attention. Je soupirais.

- J'ai fait un cauchemar et je suis tombée. Maintenant, venez m'aider, je ne tiens plus sur mes jambes.

Quand je baissais la tête, je remarquais que mon débardeur était entièrement rouge ou presque. Cela ne s'annonçait pas bon. Gabrielo fut le premier à réagir et il accourut m'aider à m'asseoir sur le canapé. Sandro lança un regard mauvais à Jeremy et partit avec Marco chercher Ancio, le majordome. Je demandais à Gabri d'aller me chercher un verre d'eau. Il hésita un instant et soupira avant de disparaître vers la porte. Je la fixais toujours quand je pris ma tête entre mes mains.

- Je ne regrette pas et tu n'as pas à t'en vouloir. Les risques, je les prends toujours après les avoir calculé. Alors si tu veux regretter ou t'en vouloir, assumes juste d'y avoir consenti.

J'essayais de lui faire comprendre qu'il avait le choix entre s'enfuir comme toujours ou briser une de ses chaînes en acceptant ce qu'il venait de se passer et de rester malgré ceci.

J'espérais que ma mise sera juste...



                 
©Setsu Nekos
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Jeremy Arkeley
Jeremy Arkeley
Anarchiste
Âge : Près de la vingtaine.
Masculin
Matricule : Civil
Profession : Cr(H)acker, Hors-La-Loi.
Liens : This storm up there, it knows my name.
Analyses : 49
Double-Identité(s) : Rhyme West.
Jeu 27 Aoû 2015 - 22:54
Jeremy Arkeley
Son environnement était flou et bourdonnant. Pis encore depuis qu’il avait relevé les yeux vers Coralyne, et qu’il avait vu son état. Il garda sa tête entre ses mains, le visage teinté d’une impassibilité quasi-glaciale. Pourtant, ses yeux vaguement écarquillés trahissaient son émoi. Longuement, il suivit la trajectoire des gouttes de sang jusqu’à ce qu’elles atteignent le débardeur de Coralyne.

Toute sa vision devint rouge-sang.
Il y avait toujours des voix qui grésillaient dans sa tête. Il ne lâcha pas Coralyne des yeux, lorsqu’elle lui adressa la parole. Elle tenait debout, là, face à lui alors qu’il venait de lui faire mal. Lui qui pensait qu’elle allait adopter un comportement totalement contraire à ces mots. A sa posture. Mais les mots de Coralyne se frayèrent un chemin dans l’esprit de Jeremy, tant et si bien qu’il ne remarqua pas la présence des cousins de la jeune femme dans la pièce. Non, il était trop ailleurs pour ça. Et il avait bien trop mal. Ils auraient pu le tuer - ou du moins essayé, qu’il n’aurait même pas remarqué. Le peu de concentration qui lui restait vacillait entre Coralyne et ses souvenirs. Il était resté sur le canapé sans même prêter attention au monde qui l’entoure.

Vas t-en.

Alors qu’il restât là, à flotter et à percevoir par-ci par-là des bribes d’une conversation tendue, il revint à la réalité lorsque les cousins passèrent le pas de la porte. Puis, une voix brisa le silence. Familière, mais terriblement apaisante.

- Je ne regrette pas et tu n'as pas à t'en vouloir. Les risques, je les prends toujours après les avoir calculé. Alors si tu veux regretter ou t'en vouloir, assumes juste d'y avoir consenti.

Lâche.
Totalement.
D’ordinaire, il détestait qu’on lui fasse la morale. Un temps, il releva la tête et affronta le regard de Coralyne. Pourtant, il n’arrivait pas à être énervé. Non. Parce qu’il avait remarqué quelque chose d’étrange, depuis qu’il avait « dérapé ». Elle ne l’avait pas écouté, lorsqu’il lui avait sous-entendu de le laisser tranquille et de ne pas l’approcher. Depuis avant, elle parlait étrangement. Comme si elle ne s’adressait pas à lui, mais à quelqu’un d’autre. Quelqu’un que Jeremy n’arrivait plus à retenir et dont il avait perdu la trace depuis longtemps. S’adressait-elle à l’humain qu’on avait enfoui en lui depuis un temps qu’il ne comptait plus ? Peut-être. Ou se faisait-il simplement des idées. Ses mains quittèrent lentement sa tête, laissant une ribambelle de mèches folles lui barrer la vue. Son visage recouvra peu à peu son masque habituel d’impassibilité, tandis ce que ses prunelles glissaient en direction de la porte du bureau. Grande ouverte. Il n’y avait personne, c’était l’occasion rêvée.

Qu’est ce que tu attends pour dégager ?

Jeremy se leva, avant de s’avancer en direction de la porte. On aurait pu croire qu’il allait sortir, mais il n’en fit rien. Il s’accroupit près du chambranle et attrapa un sac qui avait été posé négligemment dans un coin. Il avait refusé qu’on y touche, même s’il n’y avait rien de particulier. De simples habits de rechange. Il attrapa un t-shirt, le plia grossièrement et se redressa, dos à Coralyne.

A ta place, j’aurais honte.
Oui. Si elle n’avait rien dit, il aurait vaguement honte. Parce que c’était elle, et pas un autre.
Ravi qu’un des innombrables Marescotti ne soit pas revenu, Jeremy se retourna et s’avança d’un pas rapide en direction de Coralyne. Il tendit brusquement sa main gauche en direction du visage de la jeune femme jusqu’à rencontrer le contact de sa joue. D’une façon quelque peu agressive, mais elle n’était pas volontaire. Un simple contact qui lui fit l’effet d’une décharge électrique. Il n’écouta pas sa petite voix intérieure, et posa son t-shirt sur la plaie de Coralyne au niveau de son crâne. Puis, juste avant que ses cousins reviennent, il lui adressa un sourire. Un vrai. Léger, un peu tordu certes, mais un vrai.

- T’as peut-être raison. Mais je suis incapable de le voir. A toi de me dire si je suis autre chose qu’un monstre, Coralyne-Johanna.

Il compressa la plaie, maladroitement, alors que l’un des cousins de Coralyne revenait dans la pièce, accompagné d’autres personnes dont Jeremy n’avait pas retenu le nom. Si elles ne l’intéressaient pas, il ne faisait pas plus d’efforts.

- Désolé, dit-il à l’attention des cousins en pointant Coralyne du regard. Je me suis assoupi, et Coralyne-Johanna est venue me réveiller pour me montrer quelque chose. Je me suis effrayé, et je lui ai collé une droite sans savoir de qui il s’agissait. Elle a trébuché et a dû se cogner contre le coin du canapé.

C’était une excuse valable. De toute façon, Jeremy était étrangement matériel, ce soir. C’était rare qu’il parvienne à toucher quelqu’un aussi longtemps, et à maintenir un objet sans le faire tomber. Il n’était pas vaporeux autant qu’il ne l’était d’habitude. Sans nul doute la faute au flot d’émotions qui l’avait submergé pendant de longues minutes. Il dirigea son regard à l’adresse d’Alessandro, avant de plisser les yeux. Sourire en coin aux lèvres. Digne de sa bancale confiance en soi.

- Je ne suis pas encore totalement dingue. Si j’avais voulu me débarrasser d’elle, je l’aurais fais depuis longtemps. Vous croyez vraiment qu’agir ainsi me rapporterait quelque chose actuellement ?

Il redressa légèrement la tête sans perdre son sourire, loin d’être rassurant. Ses mains n’avaient pas quitté le visage de Coralyne, et son t-shirt compressait toujours la plaie de la jeune femme. Il n’avait plus envie de partir. Et c’était peut-être ce qu’il cherchait à prouver à Coralyne, à cet instant.
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Coralyne J. Marescotti
Coralyne J. Marescotti
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Ven 28 Aoû 2015 - 14:50
Coralyne J. Marescotti
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Travail de nuit

"Le doux sommeil..."






Pendant un instant, je crus qu'il allait sortir.

Rien qu'à cette pensée, j'avais l'impression que tout s'effondrait. Pourtant, je le vis juste s'accroupir et farfouiller dans son sac qu'il gardait toujours dans un coin. Il en sortit un tee-shirt propre et je me demandais ce qu'il pouvait bien faire avec. A vrai dire, j'avais du mal à penser et je me sentais de plus en plus fatiguer. Le sang de ma plaie coulait encore, mais beaucoup moins qu'avant. J'avais perdu beaucoup de sang et la fatigue ne jouait pas en ma faveur. Cela ne m'empêchait pas de suivre ses déplacements.

Il se releva et se retourna puis avança vivement vers moi. Quand il arriva à ma hauteur, il posa brusquement sa main sur ma joue avec maladresse et à son contact, mon cœur eut un loupé. Il posa son tee-shirt sur ma plaie et je croisais ses yeux. C'est alors que la pièce disparue et il n'y avait plus que nous. Ses lèvres esquissèrent un sourire étrange. Mais un vrai sourire, un rare, un précieux que je n'avais jamais vue.

-  T’as peut-être raison. Mais je suis incapable de le voir. A toi de me dire si je suis autre chose qu’un monstre, Coralyne-Johanna.

Mes yeux s'écarquillèrent et je restais bouche bée une seconde. Il me disait qu'il restait. Qu'il restait et qu'il comptait sur moi. Le bonheur qui m'envahit me donnait envie de pleurer tellement que j'étais heureuse de l'entendre dire ça. C'était une déclaration à sa façon qui voulait tout dire et qui me faisait espérer que tout commençait. Il n'allait pas partir, il n'allait pas s'enfuir et renoncer. Il se retournait pour affronter ses craintes, ses démons et il attendait de moi que je lui montre le chemin.

Je fermais les yeux quelques secondes, savourant ce moment, ce contact, ancrant ses mots en moi, mémorisant la façon dont il prononçait mon prénom en entier. Un prénom que plus personne n'utilisait depuis longtemps, mais à la seconde où il le prononçait, j'eus l'impression qu'il se l'appropriait. Et cela m'allait. Je voulais qu'il le possède, qu'il me possède et qu'il s'appuie sur moi, qu'importe la lourdeur du fardeau. Je l'aimais tellement.

Sandro poussa la porte, suivit de Marco et de notre Majordome. Il s'immobilisa net en nous voyant dans cette position et jeta un long regard ampli de colère à Jeremy. Je sentis la tension qui régnait dans cette pièce et je m'en mordis la joue à l'intérieur.

- Désolé. Je me suis assoupi, et Coralyne-Johanna est venue me réveiller pour me montrer quelque chose. Je me suis effrayé, et je lui ai collé une droite sans savoir de qui il s’agissait. Elle a trébuché et a dû se cogner contre le coin du canapé.

Je restais estomaquée par ce qu'il venait de dire. Et mes trois cousins plus Ancio en restèrent bouche bée aussi. Je regardais Jeremy qui avait toujours son sourire, plus provocateur. Je ne pensais pas qu'il allait assumer à ce point-là, mais pour une fois, c'est lui qui me montrait l'exemple. Il assumait, alors j'assumais.

- Je ne suis pas encore totalement dingue. Si j’avais voulu me débarrasser d’elle, je l’aurais fais depuis longtemps. Vous croyez vraiment qu’agir ainsi me rapporterait quelque chose actuellement ?

Sandro fut le premier à réagir. Il se précipita sur lui et le choppa par le col avant de levait son poing. Cela se passa tellement vite et j'étais tellement faible que je n'aurais pas pu m'interposer. Ce fut Marco qui le rattrapa de justesse et le poussa à l'autre bout de la pièce.

- Mec, calme-toi !
- Lâches-moi, Marco ! Je vais le buter !
- Alessandro, ce n'est pas à toi de régler ça. Intervint Gabrielo.

Pendant ce temps, Ancio s'était approché et s'activait pour soigner ma plaie. Ils faisaient tellement de bruit que je vis Toni, son frère Davide et Frederico débarquaient avec mon oncle Sergio, le père de Sandro. Il s'en suivit une engueulade qui finit par réveiller tout le monde. Mon bureau était devenu un bordel monstre et plus personne ne faisait attention à Jeremy, ni à moi. Je me levais, attrapais sa main et le tirais hors de la cohue.

Je le tirais et me dirigeais vers mes appartements pour profiter un peu de la paix qui y régnait. Je pris le grand escalier du couloir Est et tournais trois fois avant d'arriver à mon boudoir dont je poussais la porte. La main de Jeremy dans la mienne, je rougissais doucement en espérant qu'il ne la lâcherait pas. Je m'arrêtais dans la pièce et indiquais une porte.

- Ma chambre. Tu vas y dormir cette nuit, cela évitera qu'un de mes cousins aient l'envie de s'introduire en douce pour te régler ton compte.

Je souris.

- Je prends le lit du boudoir. Il est confortable, alors ne t'en fais pas pour moi.

Il fallait surtout que j'aille me changer et prendre une douche. J'avais très envie d'aller me coucher aussi, cette nuit avait été très longue. Doucement, je tirais sur sa main pour l'amener dans ma chambre. J'ouvris la porte et le poussais à l'intérieur. Je regardais une seconde sa main dans la mienne ainsi que son visage. Je m'approchais doucement et lui souris.

- Reste avec moi et je te montrerai. Je te montrerai qu'une autre vie est possible.

Je serrais sa main dans la mienne et me mis sur la pointe des pieds pour embrasser doucement sa joue. Je me reculais, le regardais une dernière fois et sortis de la pièce en fermant la porte.

Je m'appuyais contre, une main sur le cœur.

Ma vie venait de changer.



                 

©Setsu Nekos
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