Nicolas travaillait tard ce soir. Il devait terminer de s'occuper de la paperasse sur son ordinateur, ranger les archives et supprimer les lettres remplies de plaintes. Les yeux fatigués du Scientifique commençaient petit à petit à se fermer tout seul, bien qu'il fît tout pour résister à l'envi de se jeter dans son lit bien douillet.
Sa fatigue était bien trop grande...
... Sa tête tomba brutalement sur son clavier.
Il s'était endormi.
Quelques secondes après, Nicolas ouvrit ses yeux. Il faisait jour, il se leva brusquement et sortie de la pièce en claquant la porte, tout en mettant sa blouse suturée. Il arriva enfin à sa salle d'opération. Une "belle personne" était déjà allongée sur la table, son visage était fin, avec des traits marqués, ses bras étaient légèrement potelés. Il tira la peau de la "belle personne", elle était tendre et souple, douce, elle n'était pas sèche ni trop grasse.
C'était LA "belle personne".
C'était LA DISSECTION LA PLUS PARFAITE QU'IL ALLAIT ENFIN REALISER !!!
Depuis le jour qu'il attendait qu'une personne comme celui-ci arrive dans sa petite salle...
Il se mit a sourire, excité et impatient de commencer la dissection. Il sortit ses scalpels et s'approcha du visage fermé de l'homme endormi sur la table.
Puis l'homme ouvrit soudainement les yeux. Un sourire se dessina sur ses lèvres et son visage se transformait lentement, tout comme son corps, en celui d'une femme.
Nicolas, hoqueta de surprise et se mit a reculer de quelques pas très vite, manquant de trébucher et observa la femme se redresser et se lever près de lui.
Il avait énormément de mal avec les femmes...
Mais celle-ci n'était pas comme les autres, elle était effrayante.
Elle se mit à l'appeler, sa voix n'était pas humaine, on aurait dit une vipère. Cette voix résonnait dans toute la pièce, jusque dans les oreilles du Scientifique, dans tout son être.
"Nicolassssssssssssssssssss.... Nicolasssssss ! "
Le son était insupportable tout comme la personne qui se dressait devant lui. Il plaqua ses mains sur ses oreilles, ferma les yeux et se mit a hurler de toutes ses forces.
-
LAISSEZ-MOI !!! LAISSEZ-MOI DISSÉQUER !!! Dit-il en gigotant dans tous les sens jusqu'à se mettre a quatre pattes au sol.
" Nicolassssss...."
"...."
"Fui."
Il ouvrit subitement les yeux et se redressa subitement.
La femme avait disparu...
La pièce se mit à trembler. Nicolas sentit quelque chose de froid tomber sur sa tête. Il passa sa main dans ses cheveux puis la plaça devant lui et l'observa.
De l'eau ? Pensa-t-il.
Il se mit à relever la tête vers le plafond. Des gouttes d'eaux tombaient de plus en plus, certaines perlèrent sur sa joue pour atteindre le sol. Mais ce n'était pas tout.
Nicolas sentit la même sensation à ses pieds.
De l'eau sortait du sol et remplissait de manière exponentielle la pièce.
Nicolas fronça les sourcils et serra les dents.
Mais que lui arrivait-il ? Qu'était donc ce cobaye allongé sur la table ? Il se mit à se précipiter vers la sortie, tandis que l'eau continuait son avancée. Il tourna la poignée, en vain.
La porte était fermée à clef.
Il paniquait de plus en plus.
Il trouva vite une autre solution. Il prit un extincteur et frappa sur les grandes vitres de la salle.
Ce fut un échec.
Et l'eau arrivait à la hauteur du haut de sa poitrine. Il nageait dans la pièce. Pourtant, cette vitre aurait dû se briser, mais c'est comme si on l'empêchait, comme si on l'avait condamné...
... Condamné à mourir ? Ici ? Sans avoir pu disséquer le cobaye le plus parfait qu'il puisse exister sur Terre et de tout l'univers ?
Non.
Nicolas flottait et sa tête cogna le plafond. Il respira un bon coup et, la salle fut désormais remplie.
Combien de temps allait-il tenir avant que qu'il finisse noyé ?
Il nagea sous l'eau en essayant une nouvelle fois d'ouvrir la porte. Cependant, ses tentatives l'épuisaient plus qu'autre chose, bien que Nicolas soit un homme très endurant.
Il fit par maladresse, tomber ses lunettes.
Il ne tenait plus et manquait d'air...
Il lâcha.
Alors qu'il devait se noyer, rien ne se passa. Il se retourna, toujours au fond l'eau et observa la pièce. Les objets, les meubles, ses dossiers, la peinture des murs, les murs, le plafond, le sol, disparaissaient un à un. Tous, sauf lui et l'eau. C'est comme s'il s'était jeté au beau milieu de l'océan.
N'ayant plus peur de finir noyer, il commença à remonter à la surface. Il aperçut des étoiles et la lumière blanche de la lune. Il arrivait bientôt à la surface.
Il sortit sa main droite hors de l'eau.
Puis sa tête.
Était-il en train de rêver ? Pourtant tout avait l'air vrai, bien que cela soit très étrange. Dans ce monde de fou, tout peut arriver. Mais Nicolas est un génie, il allait s'en sortir...
Il haleta, lorsque l'une de ses mains qui nageaient précédemment dans l'eau heurta la surface de celle-ci. Par instinct, il monta et se trouvait désormais au-dessus de l'eau.
Il marchait sur l'eau, comme un dieu...
Tout son corps tremblait, était-ce la peur ? Il préféra tourner son boulon, mais les tremblements ne c'étaient que légèrement affaiblit. Il regarda tout autour de lui et se mit à courir, comme s'il fuyait un danger, quelque chose.
Ou quelqu'un.
Lorsqu'il aperçut l'apparence d'un individu. Il s'arrêta puis reprit sa course vers cette personne qu'il ne connaissait pas.
Peut-être pouvait-il l'aider ?