Un collègue étrange

Allongée dans la baignoire en train de prendre un bain, j'étais à moitié endormie, apaisée par la chaleur  de l'eau, et le bruit de l'eau qui coule. Je ne savais pas l'heure, et je m'en fichais éperdument. Le visage à moitié plongé dans l'eau, les yeux mis clos, je savourais ce moment quand les aboiements du chien m'interpellèrent. Avec un soupire je décidais de l'ignorer, mais il insistait, et Reyes ne semblait pas intervenir... d'ailleurs je sais même pas ou il est...
Avec un soupire d'énervement, je me redressais difficilement, les muscles en compote, et mes longs cheveux pendant dans le vide, lourds à cause de l'eau. J'activais ma vision, et aperçu à travers les murs que deux hommes étaient arriver à nôtre étage, et entraient dans le pallier.
Les sourcils froncés je me levais en râlant, et gueula à travers l'appartement, les murs blindés et isolés empêchant ces deux types de m'entendre de la ou ils étaient.

- REYEEES  Y A DEUX MECS !! T'ATTENDS QUELQU'UN ?!

aucune réponse... il dort peut être... ou il est trop stone pour m'entendre. ou alors il est sortit ce con... Putain la galère...

Je sortais de la baignoire, sentant l'eau brûlante couler le long de mon corps, m'arrachant des frissons à cause de la différence de température. Alors que j'enfilais un peignoir sans prendre la peine de me sécher enfilant une simple culotte qui traînait, et le ferma négligemment. J'entendais toquer trois fois à la porte. Après m'être armée  d'un flingue, et attacher mes cheveux en chignon improvisé, je me calais dos à la porte, et demanda à travers :

- C'est pour quoi ?

silence, et j'observais ces deux la, ma vision toujours activée. Je n'arrivais pas à percevoir leurs émotions ou les traits de leurs visages... mais je pouvais percevoir aux légèrs mouvements de leurs corps, que la surprise parcouru le premier. Il hésita quelques secondes, et fini par dire.

- On veut voir Reyes Morisaki...

- si c'est pour de la pourpre filez moi l'argent d'abord et je ramène une bouteille.

Je soupirais en fixant ces deux mecs, sentant mon peignoir très fin glisser sur mes épaules à cause de ma peau humide, me dérangeant. Putain obligée de servir des toxicos car l'autre est porté disparu... quelle merde...
Mais contre toute attente l'homme répondit quelque chose qui m'interpella.

- hein ? De la quoi ? Euh non je suis un de ses correspondant, et je voulais savoir si il pouvait nous offrir l'hospitalité ! Je suis Daniel Helm !

Mes yeux s'ouvrirent en grand en entendant ce nom, mon sang  se glaçant dans mes veines. Helm... helm comme l'autre patron la ? C'est quoi ce bordel....
Sans réfléchir, j'ouvrais en grand la porte, dégaina mon flingue, et le pointa sur le front de ce type avec un regard noir, tout en  tremblant de rage. Ses yeux vert émeraude s'ouvrirent en grand de surprise, mais contre toute attente il resta calme,  et reluqua même sans gêne mon corps à moitié nue alors que j'affichais son profil numérique. Ouais c'est bien son frère cet enfoiré... et l'autre... Jinas... rien de particulier...
Après quelques secondes à le fixer droit dans les yeux, je murmurais d'une voix glaciale.

- joue pas au plus con avec moi connard... pourquoi ton frère t'envoie ici ? Il sait que je suis la ? Il t'a envoyé en éclaireur ? C'est ça ? Il veut qui ? Reyes ou moi ? Avoue tout espèce de batard ...

Mes membres tremblent suite à l'effort que je viens de fournir, Comment je fais pour tenir encore debout ? A juger le regard de Daniel, celui ci doit se le demander aussi. Malgré mon épuisement causé en grande partie par mes longues heures de marches et ma nuit quasiment blanche, j'ai pu gravir les marches de cet escalier de la mort tout en étant tiraillé par la faim. D'où puis-je tirer une telle endurance ? Et bien je dirais de l'espoir. De l'espoir d'être récompensé d'un bon repas ! Avec ça en tète, on peut surmonter n'importe quoi ! Même des escaliers puant l'urine à plein nez ! C'est avec cet entrain que j’emboîte le pas de Daniel qui vient d'ouvrir la porte du dernier étage. Cette dernière mène à une salle qui a le mérite de nous débarrasser de l'odeur désagréable de la vessie tant son air est pur et sain. Ornée de diverses plantes vertes et de fauteuils confortable à vu, cette pièce qui n'a rien avoir avec celles que nous avons traversé, me rassure sur la personne que peut être Reyes.

L'homme aux yeux verts se dirige maintenant vers une énième porte, avant d'appuyer trois fois sur la sonnette. Tout comme Daniel, je suis surpris d'entendre une voix féminine en guise d'accueil. Celle-ci nous demande méfiante, la raison de notre venue. Ce n'est pas celle de Morisaki quand même ? Est-ce celle de sa sœur ? De son épouse ? A moins que ça ne soit celle d'une femme qui a décidé de prendre du bon temps avec lui. Daniel lui explique donc notre présence et la réponse de la voix me surprend. Cette dernière vient de nous parler de Pourpre ? Qu'est-ce que c'est ? Ne me dites pas... non... Si on se réfère à ce qu'il a écrit à Daniel, Reyes ne peut pas avoir ça... Mais pourquoi réclamer l'argent d'abord dans ce cas ? Pourquoi prendre autant de précaution? Est-ce un met extrêmement rare ? Un dégueulis de bave sort de ma bouche à cette dernière pensée. J'aimerai bien qui nous le fasse goûter, si c'est le cas. La faim me tiraille tellement, j'ai plus du tout de force pour m'interroger sur cette pourpre et j'ai presque envie de manger les insectes de l'autre aventurier maintenant. A quoi ça sert que je réfléchisse sur ce truc en plus ? On est pas venu pour ça. C'est ce que Daniel embarrassé, s'empresse de lui faire comprendre en lui apportant plus de détails sur sa personne, dont une qu'il ne m'a pas donné tout à l'heure et qui me surprend littéralement. Helm ? Mais ce n'est pas le nom de cet éminent politique Wyatt Helm ? Est-il son frère ? Je vois Daniel légèrement embêté, il a certainement dû divulguer cet information sans le vouloir. Il ne tenait peut-être pas à ce que ça se sache. Je comprends, ça ne doit pas être facile tous les jours de porter le nom d'un gars extrêmement médiatisé.

La porte s'ouvre brusquement, mais contre toute attente, Daniel ne s'avance pas. Je comprends rapidement pourquoi, à la vue de l'arme braquée devant lui et surtout de la personne l'ayant dégainé... Une femme à moitié nue ? En tant qu'homme, je sais qu'il n'est pas très adroit de regarder une femme surtout inconnue dans ces conditions, pourtant je ne peux m'empêcher de la passer en revue. A juger sa tenue et son corps encore humide, cette femme décidément sans décence, vient de prendre son bain. Fait d'un tissu très fin, son peignoir laisse transparaître un corps jeune d'une maigreur apparente, mais également un petit décolleté avec une poitrine naissante. En guise de bas, cette femme à l'allure fragile ne porte qu'une simple culotte qui m'oblige à revenir rapidement vers son regard. Celui-ci a le mérite de me sortir de ma petite contemplation et de me resituer dans le contexte. Ce regard noir adressé à Daniel Helm est à vous glacer le sang, on a l'impression qu'il va le fusiller d'un instant à l'autre. Qu'est ce que Daniel a pu faire à cette fille ? La bouche de cette dernière laisse soudainement échapper un murmure qui complète mes réponses :

- joue pas au plus con avec moi connard... pourquoi ton frère t'envoie ici ? Il sait que je suis la ? Il t'a envoyé en éclaireur ? C'est ça ? Il veut qui ? Reyes ou moi ? Avoue tout espèce de batard ...

Attend c'est quoi ce délire ? Qu'à t-elle pu faire pour penser ça ? Et Reyes il serait impliqué ? Dans tous les cas elle se trompe, Daniel et moi venons juste pour un repas. Je dois essayer de calmer le jeu, de la temporiser, j'ai vraiment l'impression qu'elle va le tuer.

-Je ne sais pas ce qui se passe, mais tu te trompes sur Daniel. Nous cherchons juste l'hospitalité !

Elle tourne lentement sa tète vers moi avant de me figer sur place avec ce même regard rempli de haine. Elle ne dit rien mais dans son air malsain on peut clairement lire l'expression suivante : « Reste à place toi, si tu ne veux pas que je te bute en premier ! »

Si la première impression était vitale on pouvait dire que Reyes s'était foiré en beauté ! Les escaliers puant et long, le flingue braqué sur moi, Reyes qui se trouvait n'être qu'un espèce de toxico carrément étrange (mais qui étais-je pour parler d'étrangeté ?) ! Pour seul réconfort, sa copine meurtrière était à peine vêtue et était vraiment très belle. Un vrai plaisir pour les yeux... Enfin... Elle devait même pas être majeur ! je reluquais cette beauté plusieurs fois tout en entrant dans l'appartement quand la voix du drogué me sortait de ma contemplation 


-Que viens-tu faire ici collègue ?


-Je viens de revenir en France à l'instant et j'ai un ami affamé qui m'accompagne je me suis donc dit que je pourrais bénéficier des plaisirs de la cuisine française chez quelqu'un d'aussi... Raffiné que toi...


Evidemment je le trouvais beaucoup moins raffiné. Mais il était toujours aussi intéressant ! Même plus encore ! Qui était-il ? Il était drogué mais son nez ne saigner pas, pas de trace de piqûre apparente... Quelques choses clochait...


-Qui est ton ami ? Je ne peux pas laisser n'importe qui venir ici...


-Ah ! Jinas ! Jinas Hyu ! Il est euh...


-En fugue. Je le sais. Ici c'est ma ville et je sais tout... Enfin je sais surtout que ses parents offriraient une belle récompense à celui qui le retrouve il semblerait...


L'adolescent tiqua à ses mots. Je pouvais parfaitement comprendre sa réaction et ce qu'il pensait


-Eh bien... 


Aoko refermait la porte derrière nous ce qui eut pour effet de faire faire un volte face à Jinas, comme s'il pensait qu'on l'avait piégé


-Vous êtes les bienvenus mes amis !


Reyes dit cela avec une gaieté presque naturelle et festive comme s'il avait fait ça toute sa vie. 


-Tu peux prendre du repos ici, la récompense m'intéresse autant que le destin du monde... En clair je n'en ai cure ! Prenez une chaise ! Installez vous !


Je me dirigeais avec mon ami vers la cuisine où nous nous installions sur une luxueuse table. La jeune fille me regardait encore, debout, prête à toutes éventualités. Je lui souriais


-Je ne sais pas ce que tu as contre les Helm jeune fille. Mais je t'assure que je n'en suis pas un ! Je déteste ces gens autant que toi je te le promet !


Je ne savais pas si elle était totalement naïve où si elle pouvait genre ''deviner les mensonges'' mais elle se relâchait immédiatement et agrippait le verre de vin que m'avait servi Reyes entre temps


-Reyes ? C'est du sang ?!


La question sonnait comme une blague mais je devinais au son de sa voix qu'elle était très sérieuse, la réponse de Reyes était sérieuse elle aussi, comme s'il apprenait à une fille qui venait de découvrir le monde


-C'est du vin. De l'alcool. Pas touche. 


Elle reposait le verre près de moi avec attention. Je commençai à être intrigué ainsi je demandais conseil à ''Ils''. Je comprenais sans réellement comprendre mais Ils me disaient que Reyes et Aoko n'était pas totalement humain mais ''Ils'' ne saisissaient pas totalement leurs natures... Qui était-ce ? Pourquoi cette réaction violente de Aoko tout à l'heure ? Je rassemblai les pièces du puzzle dans ma tête et l'illumination me frappa ! Reyes, un drogué qui ne consommait pas de drogue ? Aoko, une fille sans aucune manière de vivre qui se méfie d'un Helm ?! 
Des cobayes ! Ahahahaha ! C'étaient des cobayes qui avaient certainement fui la société de mon très cher frère ! Je gardais cette information secrète pour ne pas paniquer Jinas et aussi car je ne pouvais pas prévoir leurs réactions : ils pouvaient très bien me prendre pour un ennemi et décider de me réduire au silence. Ainsi j'engageais une conversation simple sans tension.


-Tu es très belle jeune fille. Tu n'as pas de problème à te présentée à demi nue comme cela de la sorte ? Je vois que tu les aimes jeunes Reyes ! 


A ces mots les fourchettes qu'il tenait dans ses mains tombèrent au sol et son visage qui n'exprimait que la gêne se suivait de bégaiements successif 


-C...C... Aoko n'est pas ma petite amie ! Je la loge à titre purement gracieux ! 


Sa réponse était ridiculement honnête. 


-Tu... Tu veux dire que tu as une beauté pareille chez toi qui se balade nue et c'est... UNE AMIE ?


-Exactement ! 


Je ne revenais pas d'une tel innocence chez un homme ! Si c'était moi je l'aurais dévorée il y à bien longtemps !


-Bon eh bien je suppose que ta chambre d'ami est prise donc... L'hôtel est loin mais je ferais avec


Et Aoko prit la parole avec naïveté 


-Oh tu sais Reyes et moi on dort ensemble donc pas de problème !


Une fois encore, un puzzle beaucoup plus simple se construisait dans mon cerveau. Ils dorment ensemble, cette fille ne doit pas être grande fan de pyjama... et... et... Je me tournais avec une certaine haine dans les yeux vers Reyes


-Serais-tu gay mon ami ?! 


Il se frappait le visage de sa main droite visiblement exténué de devoir se justifier et invita sa collègue à faire la cuisine 

Intriguée par cette étrange lien entre Reyes et ce mec, je les regardais parler, me détendant vu que selon Reyes et '' Daniel '' on ne  risquait rien. Il ne semblait pas mentir, donc je préférais les croire que de me prendre la tête pendant 20 ans. Mais ça ne m'empêchais pas de garder mon flingue au cas ou, faut pas déconner non plus.

Reyes m'a demandé de faire à manger, je suis donc aller me changer en me séchant au passage, commençant à me cailler les miches. J'enfilais un short et un débardeur que je trouvais en boule sur mon lit, et attacha mes cheveux beaucoup trop long en queue de cheval. Puis en sifflotant je revenais en sautillant jusque dans la cuisine. Après avoir sortis quelques livres de cuisine je réfléchissais un moment à quoi faire quand j'entendais Daniel s'exclamer depuis la table à manger toujours en compagnie de Reyes et Jinas.

- mais pourquoi c'est elle qui fait la cuisine ? Es-tu un macho Reyes ?

Il s'étouffa avec son eau en l'entendant dire ça, et voulu dire quelque chose mais je le devançais en disant très sérieusement.

- Il pourrait tous nous tuer avec des pates, mieux vaut ne pas prendre de risques.

Reyes me jeta un regard noir et s'exclama vexé comme un poux.

- je cuisine très bien ok ?!! c'est toi et le chien qui avez aucun palais !

- Mais oui bien sur... d'ailleurs pourquoi le chien à l'air sonné ?

- Il... Hmm... Il doit être fatigué je suppose ........

Pourquoi il rougit comme ça ? Il est malade ?
Après avoir mis de l'eau à chauffer je m'approchais de lui et posa mon front contre le sien pour sentir si il avait de la fièvre, provoquant son embarras ou il se mit à bafouiller des choses incompréhensible me donnant l'impression qu'il allait imploser sur place. Heureusement il n'avait pas de fièvre provoquant mon grand sourire.

- Ouf tu va bien ! Je croyais que t'étais malade !

- MAIS NAN ESPECE DE FEIJRHUEZHE ZH

Je le regardais gesticuler dans tout les sens me faisant rire, quand Daniel demanda intrigué.

- Dit moi jeune fille, je n'arrive pas à imaginer que ce type puisse te loger  sans rien en retour... que fais tu pour payer ton loyer ?

Il jeta un regard et un sourire bizarre à Reyes qui s'étouffa une nouvelle fois, alors que je ne comprenais pas quelle mouche le piquait encore. Franche je répondais comme un bon soldat.

- Je suis aux bon ordres de Reyes

- QUOI ?

- QU- NON !! C'EST PAS CE QU'ELLE VEUT DIRE !

- Hein ? Bah si quand tu me donne des missions dangereuses ou que tu me demande d'être ton garde du corps je le fais ! Pourquoi tu dis le contraire ?

Je le voyais se frapper violemment le front contre la table, et Daniel et Jinas eux étaient... enfin... ils tiraient une drôle de tête...

- Quelle chance tu a Reyes... et toi tu n'en profite pas... si j'étais à ta place moi je...

- PITIE TAIS TOI JE VEUX MÊME PAS SAVOIR !!!

- t'es sûr ? nan car je commencerai par la...

- LAAAAALALALLALAAAA J'ENTENDS RIEEEEEEEEEEEN !!!

Je retournais à mes fourneaux, et cuisina rapidement de la viande hachée, des oignons, et d'autres choses pour créer une sauce après avoir mis les pâtes dans la casserole d'eau en ébullition. Mais alors que je m'afférais, j'entendais Daniel murmurer tout bas, quelque chose que je n'ai réellement saisis en son sens.

- Ils me disent qu'elle fait du 95C...

-TA GUEULE DANIEL !!! JE VEUX PAS SAVOIR !!!

J'étais amusée de les voir de si bon train, Jinas lui parlait moins mais semblait ... s'amuser ? je suis pas sûre.
hé bien au moins ils ont l'air de bien s'entendre ! Je suis contente de voir que Reyes à quelques amis et qu'il n'est pas un drogué seul au monde !

Après avoir finis, je mettais la table, et servis tout le monde mon plat joyeusement, en espérant que ça leur plairait.

La faim me tiraille toujours autant mais je parviens à y faire abstraction, au vu de la délirante scène qui se profile sous mes yeux. Daniel plus vicieux que je ne l'aurais jamais imaginé, a l'air de prendre un malin plaisir à agacer Reyes avec des remarques un poil déplacées. Légèrement en retrait, je me contente d'observer ces deux étranges comédiens, riant quelque fois face à leurs réactions excessives. A vrai dire, ce qu'a dit Reyes à mon sujet me trotte encore à l'esprit et m'empêche de profiter pleinement de cette bonne ambiance. Alors comme ça, je suis recherché avec récompense à la clé. Quel plaie! mais il fallait s'en douter. Mes parents ne vont pas rester là à ne rien faire alors que leur fils chéri est seul, dehors et probablement en danger. Peut-être que s'ils savent où je suis, ils ne s’inquiéteraient pas autant, mais j'en doute fort. En effet, je ne pense pas qu'ils seraient plus rassurés, s'ils apprennent que leur fils se trouve dans un appartement au dernier étage d'un immeuble crasseux, avec un hôte aussi sain qu'un drogué qui vient de décuver.

Celui ci d'ailleurs, semble aussi gêné qu'exaspéré face aux questions incongrues de l'aventurier et à la surprenante candeur d'Aoko. Cette fille est à peine plus âgée que moi pourtant sa naïveté est comparable à un bambin . Néanmoins, cette mignonne innocence relève d'autant plus les charmes de cette adolescente à la silhouette élancée digne des héroïnes de mangas et au joli petit minois sans aucune imperfections apparentes. 95C serait sa taille de soutien gorge. Ça fait une belle poitrine ni trop grosse ni trop petite. Mais elle fait vraiment du 95C ? A mon avis oui, c'est justifié par les « ils » dont je ne sais toujours rien, mais dont je peux assurer qu'ils ont toujours raison. Si un jour j'ai une petite copine, j'aimerai bien qu'elle est ce même tour de poitrine mais je m'égare...

Vu qu'on ne peut pas faire confiance à Reyes pour la cuisine, Aoko est chargée des fourneaux. Quand elle revient avec les assiettes remplies de garnitures mon ventre m'assaille à nouveau. T'inquiètes mon vieux, notre attente va être récompensé, regarde ce bon repas qu'on nous sert, on va se régaler ! Armé de ma fourchette et de mon couteau, je découpe rapidement la viande hachée qu'Aoko nous a soigneusement préparé avant de m'en délecter. Sa chaire est si savoureuse que je m'exclame la bouche pleine, oubliant les bonnes manières qu'on se doit d'avoir en société.

-Délicieux ! T'es une vraie cordon bleu Aoko !

Un régal oui ça l'est ! J'entame ensuite les pâtes que j'engloutis d'une traite sous les yeux éberlués de mes amis. Remarquant soudainement ces regards abasourdis, je les interroge :

-Vous ne mangez pas ?

Je ne sais fichtrement pas ce que j'avais bu, mais ça me donnais une putain de patate !! Pendant un court moment j'ai eu l'impression de voler c'était génial ! En rigolant bruyamment je tournais autour du lampadaire en m'accrochant à celui ci, et me laissa tomber au sol toujours en riant. J'entendais Reyes m'engueuler derrière moi mais je l'ignorais, et gueula soudain d'une voix bafouillante.

- Reyes j'ai faim !!! Je veux des beignets !!

Il a ouvert de grands yeux à ma demande, et se frappa le front désespéré.

- Putain toi et les beignets … tu va créer une pénurie dans la ville si ça continue ! Allez bouge on remonte !

Je secouais négativement la tête, avec une moue boudeuse, et hurla comme une petite fille qui fait un caprice en frappant des pieds sur le sol, les larmes aux yeux.

- je veux des beigneeeeets !!! j'ai été gentille aujourd'hui alors donne moi en !!

Il leva les yeux au ciel, et comptait dire quelque chose quand des voix inconnues résonnèrent derrière moi.

- Oooh mais en voilà une jolie jeune fille ! Mais dis donc il ferai pas un peu froid pour se balader dans cette tenue ?

Intriguée je faisais volte face, et me retrouvais devant 3 hommes plus vieux que moi avec un sourire en coin. Je clignais des yeux, et bafouilla.

- J'ai pas froid...

- Ah bon t'es sûre ? Car on aurai été ravis de te réchauffer pas vrai les gars ?

- Oh si si si... évidemment...

- Avec plaisir même ! Ça te dis pas ?

Je fronçais les sourcils et répondais déterminée en sautillant sur place.

- moi je veux des beignets !

Ils ont ouverts de grands yeux de surprise, et on répétés éberlués.

- Des beignets ?

- Oui au chocolat !

Ils se sont regardés intrigués, et l'un d'eux à dit en rigolant.

- On en a pleins chez nous !

- Qu- c'est vrai ?! m'exclamais-je au comble de la joie.

- Oui ! Viens chez nous et tu pourra en avoir autant que tu v-

Mais une voix glaciale dans mon dos retentit l’interrompant.

- ça va je vous dérange pas ?

Du haut de la fenêtre, j'assiste impuissant à la chute mortelle de Reyes et d'Aoko. Comment un drame aussi improbable a t-il pu se produire ? Qui aurait pu croire que l'ambitieuse tentative d'Aoko  orchestrée par Daniel (qui m'apparaît d'ailleurs de plus en plus sournois avec le junkie) ait pu se solder par une telle catastrophe ? Au vu du succulent plat que j'ai dévoré, je n'imaginais vraiment pas un tel dessert comme fin de repas! Mais il s'avère qu'avec les phénomènes qui me servent d'hôtes, il faut s'attendre à tout! Quand je repense aux circonstances qui ont amené à cette scène déroutante, Ce maladroit de Reyes aurait pu faire gaffe !Le voilà maintenant tel un sauveur, en train d'attraper l'adolescente et de se mettre en avant pour la protéger de la chute. Et lui ? Il ne va pas pouvoir survivre comme il est à ce plongeon de la mort !

L'entente soudaine d'un claquement sourd, m'oblige à fermer instantanément les yeux. Quand je les rouvre, je constate agréablement surpris Aoko égayée, danser autour d'un lampadaire. Rassuré, je regarde à présent sans l'ombre d'un espoir le cadavre de Reyes se relever avec plus ou moins de difficulté. Quoi ?! Lui aussi a survécu ?! Après les avoir interrogé sur leur état et entendu la réponse farfelue de Reyes, je me penche aussitôt sur le rebord de la fenêtre pour vérifier le nombre d'étages de l'immeuble et j'arrive rapidement un total de huit. Ce n'est pas possible ce gars... il a survécu à une chute de huit étages ? Et il met ça sur le compte de la gravité ? Non c'est plus une chance inhumaine qu'autre chose là et encore... Daniel une cigarette à la bouche s'approche de la fenêtre et se met à côté de moi. Il ne semble pas plus étonné de les voir en vie bien au contraire car il parle à Reyes d'un ton toujours aussi taquin comme si rien ne s'était passé. Je lui déclare assez stupéfait de sa nonchalance vis à vis de cet événement :

-Dis Daniel tu ne sembles pas plus surpris de les savoir tous les deux en vie, ils ont quand même fait une chute mortelle de huit étages ! A moins d'avoir une sacré chance, ils n'auraient pas pu survivre à ça!

une bribe de conversation entre moi et Daniel quand celui-ci m'était venu en aide, m’apparaît brusquement en tête comme un déclic.

- A moins qu'un des deux ne soit un humain modifié...

Ma conclusion est un peu hâtive. C'est vrai, il pourrait avoir un tas d'autres raisons, mais Daniel n'a pas l'air de me contester. Alors ça serait ça ? S'ils ont pu réchapper de cette chute, ça serait grâce à Reyes qui est un être humain modifié ? En tout cas, cette raison m’apparaît beaucoup plus logique que sa folle réponse de tout à l'heure. Incroyable ! Il faut que j'en sache plus. Dès qu'il réussit à remonter Aoko qui ne semble pas vouloir lâcher le lampadaire, je l'assaille de question ! Mais je risquerai peut être d'être indiscret, il faudra la jouer fine sur ce coup là ! Comme une envie subite, Aoko réclame soudainement des beignets à Reyes telle une gamine inconséquente. Eh ben cette fille, qu'elle soit saoul ou sobre son innocence d'enfant n'en démord pas. Morisaki, tel un père qui ne céderait pas au caprice d'un enfant persiste à lui dire de remonter. Sourire aux lèvres, je continue à les regarder amusé quand trois hommes à l'allure louche les interrompent pour accoster l'adolescente. Au vu des paroles qu'ils prolifèrent et de leur dégaine, on peut deviner que ces gars n'ont sûrement pas l'intention de lui offrir des beignets en l'emmenant chez eux. Mais Aoko crédule au possible n'a pas l'air de s'en rendre compte. Heureusement, Reyes les stoppe dans leur délire en les interrogeant d'un air froid.

- ça va je vous dérange pas ?

A ces mots, on peut rapidement sentir la tension monter entre Reyes et ces trois hommes. Un combat entre eux va certainement éclater d'un instant à l'autre.

-Hey Daniel on devrait peut être aller l'aider tu ne crois pas ?

Je dis ça, mais qu'est-ce que je pourrais faire au fond ? Et puis c'est peut être l'occasion de voir  l'humain modifié à l’œuvre si celui-ci en est vraiment un.

Je n'avais pas vraiment compris ce qui s'était passé, la tête encore embuée par l'alcool que j'avais bu précédemment. Mais Reyes s'était battu avec ces trois hommes qui m'avaient parler, et je suppose qu'il avait une bonne raison à ça. Alors sans réfléchir je le suivais, alors qu'il s'était déjà bien défendu face à eux qui n'arrivaient pas à le toucher, et frappa violemment l'un d'entre eux qui le menaçait avec une arme à feux, pour récupérer cette dernière. Le mec en question me regarda horrifié et halluciné, ne s'attendant apparemment pas à ça. Je pointais le flingue vers lui, en plein entre les deux yeux, sans hésitation, avec une froideur palpable. Brutalement revenue à la réalité, mais avec mes réflexes bien moins rapides qu'à l'accoutumée, je me mettais en mode combat.

Bon... ces hommes n'ont pas l'air très forts, et je pourrai les tuer tout les trois ou les maîtriser en environ 14 secondes. Si même Reyes lui peut le faire, alors moi....

Ces trois hommes semblaient apparemment outrés, et devant nous deux, flippèrent et reculèrent. L'un d'entre eux plus téméraire fonça vers moi en sortant un canif, dans l'espoir de me prendre en otage, ou pour me blesser afin de récupérer le pistolet. Agilement je l'évitais, et lui foutais un violent coup de cross sur la tempe, le faisant s'écrouler lourdement au sol. Inexpressive par cette attaque, je voyais Reyes jubiler comme un gosse qui s'éclate comme à Disney land....
Sonné, le mec se redressa difficilement, alors que je voyais du coin de l'oeil Helm et le petit jeune débarqués à leurs tours, faisant retrouver à nos trois bonhommes en sous nombre. Furieux, ils partirent en courant en attrapant leur collègue au passage, et gueulèrent comme des putois bien loin.

- ALLEZ VOUS FAIRE FOUTRE !! ON VA VOUS LE FAIRE PAYER !!! NÔTRE GANG VA VOUS FAIRE LA PEAU VOUS ALLEZ VOUS EN MORDRE LES DOIGTS ET CREVER COMME DES CHIENS SUR LE TROTTOIR !!!! LES ROUGES NE PERDENT JAMAIS !!!!

J'haussais un sourcil, et me tourna vers Reyes une fois nos trois speedy gonzales hors de vue.

- un gang ? Il y a un gang en ville ?

Bizarrement je n'étais pas au courant de ça, pourtant j'étais censée tout savoir sur cette ville, alors que les deux qui venaient de débarquer, semblaient étrangement surexcités en nous regardant ce qui m'intrigua.